Depuis quelques années, et particulièrement en période covid, des cas de burnout parental ont émergé drastiquement. Mais qu’est-ce que ce syndrome mal connu et suscitant la honte chez les parents qui en souffrent ?
Le burnout parental est la conséquence d’un état de stress soutenu et prolongé lié à la parentalité menant à un état d’épuisement intense. Il survient du déséquilibre entre les ressources et les stresseurs de la vie quotidienne liés à la parentalité.
Les stresseurs peuvent être multiples et sont propres à chacun : enfant à besoins spécifiques ou malades (difficultés scolaires, soins quotidiens prenants,…), gestion des activités extra-scolaires (courir partout, nombre trop élevé par enfant), faible soutien extérieur (famille monoparentale, peu de famille pour aider,…), les cris (moment difficile des devoirs, conflits dans la fratrie, mésentente parentale, enfants en bas-âge,…), pas de moments de répit (famille nombreuse, enfants en bas-âge, beaucoup de tâches à cumuler, peu de vacances/week-ends), charge mentale trop importante,…
Ce qui va être une grande source de stress pour une personne (exemple : supporter les cris) ne va pas forcément l’être pour une autre. Et le stress perçu de cet élément dépend de l’importance que chaque personne accorde à cet élément (exemple : préparer un repas sain chaque soir).
Les symptômes sont :
Épuisement émotionnel : le parent n’est plus capable d’encaisser le stress lié aux émotions inhérentes à la parentalité ; il ressent une fatigue extrême
Distanciation émotionnelle : le parent n’arrive plus à gérer le comportement de ses enfants et se met à agir en pilote automatique, fait le strict minimum pour s’occuper d’eux
Perte de plaisir dans la parentalité : le parent ne prend plus de plaisir à s’occuper de ses enfants, jouer, accomplir les tâches du quotidien, ne propose plus d’activités
Impression d’un contraste entre avant et maintenant : le parent ne se reconnait plus, les enfants ont également conscience de ce basculement ; la parent n’était pas comme cela avant
Le burnout parental touche les femmes et les hommes, même si les femmes sont plus touchées, car plus exposées (sociétalement, la femme est encore mise à l’avant plan pour gérer la famille).
Le problème peut survenir dans n’importe quelle famille et à n’importe quelle étape de la parentalité.
Les implications sont lourdes et consistent en une grande souffrance et en beaucoup de stress : de l’épuisement extrême, de la culpabilité et de la honte, l’impression qu’on ne va jamais s’en sortir, d’être pris au piège. Cela se manifeste même par un taux de cortisol (hormone du stress) perturbé. Par comparaison avec d’autres problématiques, le burnout parental affecte même plus les personnes que d’autres pathologies graves comme le cancer.
Les conséquences peuvent parfois être graves, sur le parent mais aussi sur l’enfant. Dans bon nombre de cas, les idées suicidaires sont présentes, parfois comme seule porte de sortie pour s’extraire de la vie de famille. Les plaintes somatiques/les douleurs sont fréquentes. Cela peut également mener à la négligence et à la maltraitance (physique et psychologique) sur les enfants. Ceux-ci sont également impactés par des cauchemars, troubles du comportement, problèmes scolaires, énurésie.
Le burnout parental n’est donc pas à considérer comme une mode ou une souffrance passagère. Il faut le prendre en considération. C’est pourquoi nous encourageons les parents en souffrance à chercher de l’aide. Car il existe des solutions pour s’en sortir. La clé réside dans le fait de rééquilibrer la balance stresseurs-ressources à l’aide d’un professionnel. Il est aisé de trouver un professionnel qualifié sur le site suivant :
https://www.burnoutparental.com/s-en-sortir. Il est également possible de faire le test en ligne afin de se situer
https://www.burnoutparental.com/suis-je-en-burnout. Le Centre Thérapie Aide prend également en charge le burnout parental.